Témoignage de l’impact de la formation sur la TES d’une institution membre de MAIN
Les évènements extrêmes climatiques et météorologiques liés au changement climatique ou son impact sur les ressources naturelles peuvent avoir des effets directs sur l’économie réelle : ce sont les risques physiques. Ils peuvent causer des perturbations opérationnelles majeures dans les entreprises et/ou des dommages aux ménages exposés et menacer ainsi leur capacité à rembourser leur dette ce qui impacte ensuite le secteur financier.
C’est fort de cela que dès 2017, la Fondation Terre Solidaire (FTS) et le réseau MAIN ont réfléchi au rôle que pourrait avoir la microfinance en Afrique face au changement climatique. Au cours de la 4ème édition de la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM, Ouagadougou – oct. 2019), le MAIN a organisé avec la SIDI un atelier portant sur les articulations à établir entre microfinance et TES. A la suite de ces échanges, le MAIN a inscrit dans sa stratégie (2020-2023), la promotion de la TES qui constitue le fil conducteur de ce projet.
Après les trois années de mise en œuvre du projet, il s’avère important pour le réseau MAIN de faire le suivi auprès des membres pour s’assurer de l’impact positif du projet, non seulement sur les institutions de microfinance, mais également et surtout sur les bénéficiaires finaux du projet.
C’est ainsi qu’en marge de la Conférence Nationale de la Microfinance en RDC, la MAIN a eu un entretien avec Henry MUZALIWA HABIMANA (HMH) Gérant de la COOPEC AKIBA YETU basé à Goma.
Suivons les échanges entre le MAIN et le Gérant de la COOPEC Akiba Yetu.
MAIN : Bonjour M. le Gérant. Est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter brièvement votre Coopec s’il vous plait ?
HMH : Bonjour Monsieur le Directeur. Je suis Henry MUZALIWA HABIMANA, Gérant de la COOPEC AKIBA YETU et Point Focal de l’Association Professionnelle des Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC) au Nord Kivu. La COOPEC AKIBA YETU est une institution de microfinance à forme coopérative oeuvrant à Goma dans la province du Nord Kivu depuis 2008. Elle est agréée par la Banque Centrale et enregistre au 30 Juin 2024 un total bilan de 6 200 000 USD avec un encours de crédit de 4 500 000 USD.
MAIN : Merci Monsieur le Gérant. Est-ce que vous pouvez nous dire ce que la formation sur la Transition Ecologique et Sociale (TES) que vous avez suivie à l’UCAC en marge de votre programme de Master vous a apporté ?
HMH : Merci beaucoup Monsieur le Directeur. Je glorifie Dieu pour ma rencontre avec le MAIN et je félicite le MAIN qui encadre les praticiens du secteur de la microfinance et particulièrement pour cette opportunité qui m’avait été donnée pour suivre la formation du Master en management des institutions de microfinance au Cameroun. Pour ce qui est de la formation sur la TES, personnellement j’ai mis en pratique les connaissances que j’ai reçues lors de la session. Cela m’a permis de mettre en place deux produits verts. Le produit qui a été développé spécifiquement après la formation s’appelle « Jiko Bora » en swahili, ce qui signifie en français « Cuisine Saine ». Jiko Bora est un produit vert financier et non financier qui permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais également de protéger l’environnement. C’est un produit développé juste après la formation. Il consiste à mobiliser la population de Goma et du nord Kivu à abandonner l’usage du bois de chauffe et des feux de braises et les remplacer par le Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL). C’est un produit qui marche très bien et l’institution gagne beaucoup sur ce produit et tire aussi beaucoup d’avantage. Pour cela je dis merci au Réseau MAIN
MAIN : Merci M. le Gérant. Est-ce que suite à ce produit que vous avez développé, vous avez pu mobiliser ou sensibiliser vos membres sur ce dernier ? Quelle a été l’appréciation de vos membres par rapport à ce produit nouveau que vous aviez mis en place
HMH : Je pense que vous-même vous avez suivi la vidéo que nous avons projetée à l’occasion de la Conférence Nationale de la Microfinance en RDC. Les membres de la COOPEC AKIBA YETU apprécient beaucoup ce produit qui leur permet d’économiser d’emblée, non seulement le sac de braises étant très couteux par rapport à l’usage du GPL, mais aussi le GPL procure un mode de cuisson qui est très propre. C’est ainsi que la tendance est de quitter la cuisson avec les braises à la cuisson au GPL. Cela réduit sensiblement leurs dépenses. Avant la formation nous finançons le commerce des braises mais depuis lors nous ne finançons plus. Nous finançons le commerce du GPL et c’est très important et apprécié par tous les membres de la COOPEC AKIBA YETU. Aujourd’hui nous comptons plus de 300 crédits à ce jour. Nous glorifions Dieu pour ça et cela nous ramène une forte clientèle et les membres comprennent que la COOPEC AKIBA YETU n’est pas figée sur les produits traditionnels. Nous avons innové avec ce nouveau produit et cela contribue à la protection de notre parc national de Virunga et du parc national de Kahuzi-Biega qui sont proches de Goma.
MAIN : Merci M. le Gérant. Votre mot de fin
HMH : Je voulais inviter tous ceux qui suivent des formations du MAIN à toujours les mettre en pratique. Il y a beaucoup à gagner. Par exemple pour la COOPEC AKIBA YETU quand nous avons mis en place ce produit ça a attiré beaucoup de partenaires, je veux parler du Pnud, à travers un projet de UNCDF qui nous a octroyé des subventions pour le produit Jiko Bora. Le PNUD même nous a octroyé une autre subvention à travers le Projet « Actif 2 » qui a permis d’ouvrir une agence dans une zone très reculée appelée « Katindo » . J’invite alors tout le monde à mettre en application les formations suivies au MAIN et c’est très important pour nos institutions de microfinance.
MAIN : Merci M. le Gérant, à bientôt.
Participation du MAIN à la troisième édition de la Conférence Nationale de la Microfinance en RDC
Du 22 au 24 Juillet 2024, l’Association Nationale des Institutions de Microfinance (ANIMF) et l’Association Professionnelle de Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC), ont organisé la troisième édition de la Conférence Nationale de la Microfinance à Pullman Hôtel de Kinshasa. Ce moment privilégié d’échanges et de partage d’expériences entre les acteurs de la microfinance, de sensibilisation du Gouvernement et de différents partenaires sur le rôle et la place de la microfinance dans le développement inclusif du pays a bénéficié de l’appui de la Banque Mondiale à travers son projet TRANSFORME. La conférence avait pour thème centrale « la microfinance à l’ère du changement climatique : enjeux et perspectives » et a réuni plus de 200 participants venant du secteur de la finance inclusive, des autorités étatiques, des partenaires techniques et financiers et des Experts internationaux. Plusieurs thèmes ont meublé la rencontre. Entre autres on peut citer : la problématique de l’inclusion financière à l’ère de la digitalisation, la microfinance verte une contribution réelle à la lutte contre le changement climatique, défis de la viabilité et de la pérennité d’une IMF dans un contexte de changement climatique, promotion de l’agriculture intelligente en utilisant les NTIC, la place des Fintech dans l’amélioration de l’offre des services financier digitaux, promotion de l’inclusion financière par l’éducation financière des jeunes, etc…
En marge de cette conférence nationale de la microfinance, les deux associations professionnelles ont procédé à la remise du diplôme professionnel en Microfinance, « Responsable d’agence » aux lauréats. Trente-trois (33) récipiendaires ont obtenu leurs diplômes Professionnels « Responsables d’Agence » dans le cadre de la formation organisée par le réseau MAIN en collaboration avec l’Association Professionnelle des Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC) et l’Association Nationale des Institutions de Microfinance (ANIMF) en République Démocratique du Congo. La cérémonie de remise des diplômes a été présidée par le Directeur Exécutif de MAIN. Dans son intervention, le Directeur de MAIN a d’abord présenté l’objectif de cette formation qui est de permettre aux participants d’exercer de manière professionnelle le métier de Responsable d’agence en leur apportant une compréhension globale du fonctionnement d’une agence ainsi qu’une expertise pointue sur les opérations techniques inhérentes à ce poste de responsable d’agence. Ensuite, il a présenté le public cible concerné par la formation ainsi que les conditions d’obtention du diplôme et a fait un bref aperçu sur le parcours de la formation à travers les différentes unités de formation que comporte ce diplôme. Enfin, il a exhorté les IMF à inscrire massivement leur personnel dans ce programme diplômant organisé en partenariat avec l’Ecole Supérieure de Banque de Paris. Il a félicité les récipiendaires et leur a rappelé le professionnalisme dont ils doivent désormais faire preuve dans l’exercice de leur fonction.
La Formation de Master en management des institutions de Microfinance à l’UCAC en 2024
Dans le cadre de son programme de renforcement des capacités des acteurs de la finance inclusive, le réseau MAIN (Microfinance African Institutions Network) a organisé du 05 au 24 Août 2024 la formation des cadres sur le management des institutions de microfinance en partenariat avec l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) au Cameroun (Yaoundé). La formation a réuni vingt-sept (27) participants (22 Hommes & 05 femmes) venus de 9 pays et de 23 institutions de microfinance.
Les cours ont porté sur différentes thématiques tels que la gouvernance, la performance sociale et environnementale, la digitalisation, la gestion des ressources humaines, la comptabilité des IMFs, la transition écologique et sociale, l’éthique, le plan d’affaires, l’audit et le contrôle, la gestion du crédit, la gestion des risques, les systèmes d’information et de gestion, la réglementation, la digitalisation des chaines de valeurs agricoles, etc. A la fin de chaque module de formation, les participants ont évalué le contenu du cours, la manière dont l’enseignant l’a délivré et la pertinence du cours par rapport à leur travail dans leur institution. Les participants de l’atelier 2 (Deuxième année de formation) ont soutenu leur avant-projet de mémoire sur différentes problématiques du secteur telles que la viabilité des IMF, l’autonomisation des femmes, la digitalisation, la gestion de la performance sociale et environnementale, etc.
A la clôture de cette 18ème édition, le coordonnateur du programme ainsi que le Directeur du MAIN ont donné des consignes sur les mémoires des participants ainsi que sur les thèmes à choisir. Le Directeur du MAIN a rappelé la nécessité pour les participants de finir le programme dans un délai de 3 ans conformément à la fiche d’engagement signée par leurs dirigeants respectifs. Il a également encouragé les participants pour leur assiduité au cours des trois semaines et leur a recommandé de redoubler d’ardeur pour finir en beauté le cursus pour l’obtention du diplôme. Il a fini en annonçant que 2025 sera l’année de remise officielle des diplômes et a exhorté les participants à participer massivement à cet évènement solennelle qui marque la fin de leur cursus de Master professionnelle en management des IMFs. Le coordonnateur du programme le Prof Jean Robert KALA a conclu en remerciant le MAIN, les enseignants, le personnel de soutien ainsi que les participants pour leur contribution respective au bon déroulement de la session. La cérémonie de clôture a pris fin par la remise des attestations aux participants.
La Banque mondiale va accélérer l’inclusion numérique de 180 millions de personnes en Afrique de l’Est et australe
Un nouveau programme est en passe de transformer le paysage numérique en Afrique de l’Est et australe. D’ici 2032, plus de 180 millions de personnes bénéficieront d’un développement considérable de l’accès à internet et de l’utilisation inclusive des services numériques.
La numérisation est l’un des leviers les plus puissants dont nous disposons aujourd’hui pour éradiquer la pauvreté sur une planète vivable. Pourtant, la région de l’Afrique de l’Est et australe connaît le rythme de développement numérique le plus lent au monde : en 2023, le haut débit n’était accessible qu’à 64 % de la population et 24 % seulement des habitants utilisaient internet. La région a besoin d’une plus grande intégration pour accélérer la numérisation, car celle-ci se nourrit d’économies d’échelle et d’effets de réseau qui s’étendent souvent au-delà des marchés et des frontières.
Le programme de numérisation inclusive en Afrique de l’Est et australe (ou IDEA selon son acronyme en anglais) dispose d’une enveloppe de 2,48 milliards de dollars financés par l’Association internationale de développement (IDA)* et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Son objectif est de rassembler 15 pays et communautés économiques régionales afin de relever des défis communs : une couverture en internet restreinte par le manque d’infrastructures, une faible utilisation due au coût élevé des connexions et du matériel, des compétences numériques limitées ou encore l’absence de systèmes d’identification numérique nécessaires aux transactions en ligne.
« L’IDEA est un programme global qui permettra à des centaines de millions d’Africains de prendre part et contribuer activement au développement des économies numériques de la région. Cette initiative souligne l’importance cruciale des partenariats entre secteurs public et privé pour favoriser une croissance économique durable », déclare Victoria Kwakwa, vice-présidente régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe.
Le programme IDEA sera mis en œuvre en plusieurs phases, sur une période de huit ans, et ciblera initialement les pays dont le taux d’accès au haut débit est inférieur à 50 %. L’Angola, la République démocratique du Congo et le Malawi sont concernés par la première phase, ce qui permettra à plus de 50 millions de personnes d’avoir accès à de nouvelles liaisons plus performantes au haut débit. D’autres pays et organismes régionaux devraient participer aux étapes suivantes en fonction de leur éligibilité et de leur état de préparation. Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) pilotera la coordination régionale et facilitera le partage d’expériences et d’enseignements entre les pays participants.
« Le programme IDEA aidera les pays participants et les États membres du COMESA à améliorer les infrastructures et les compétences numériques pour stimuler un usage productif de la numérisation en faveur de la croissance économique et de sociétés inclusives, ouvrant ainsi la voie au développement du commerce de services numériques et d’un marché numérique régional dynamique. Compte tenu de l’évolution rapide et de la nature transversale du secteur, le COMESA entend mettre l’accent sur le recueil des enseignements à tirer et des résultats, ainsi que sur le partage d’outils pratiques à l’échelle de toute la région afin d’aider les pays à exploiter pleinement les avantages de l’économie numérique », précise Chileshe Mpundu Kapwepwe, secrétaire générale du COMESA.
Le programme IDEA s’articule autour de trois piliers techniques : l’extension du haut débit et la sécurisation de l’hébergement des données afin que la population puisse accéder à un internet de qualité, fiable et abordable ; le déploiement d’une infrastructure publique interopérable et des garanties numériques nécessaires pour promouvoir une utilisation sûre et fiable des technologies et des services numériques ; le développement d’applications, de services et de capacités numériques globales, à même d’inciter à un usage productif des technologies numériques et d’avoir un impact potentiel important sur les activités économiques et sociales. Le programme vise en particulier à mobiliser les investissements du secteur privé et à tirer parti des économies d’échelle régionales, à encourager la promotion des opportunités économiques pour les femmes et à favoriser l’égalité des sexes dans le paysage numérique, ainsi qu’à maximiser les co-bénéfices climatiques compte tenu de l’exposition de la région aux dérèglements du climat.
Un quatrième pilier sera axé sur la gestion de projets et le renforcement des capacités pour soutenir la mise en œuvre, la production de connaissances et la coordination régionale. Chaque pilier offre tout un éventail d’options, permettant ainsi aux pays de sélectionner des activités en fonction de leurs priorités, de leur état de préparation, d’un environnement plus ou moins porteur et des ressources disponibles.
L’IDEA contribuera à une croissance économique durable grâce aux économies de coûts et aux gains d’efficacité et de productivité qui seront favorisés à long terme par une plus large adoption du numérique par les citoyens, les entreprises et les gouvernements de la région.
L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 75 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Depuis 1960, l’IDA a mobilisé 552 milliards de dollars en faveur de 115 pays. Au cours des trois dernières années (ex. 2021-23), le volume moyen de ses engagements annuels s’est établi autour de 36 milliards de dollars, dont 75 % environ sont destinés à l’Afrique.
Source :
https://ida.worldbank.org #IDAworks
Evènements à venir
- Formation diplômante, Ines Ruhengeri, septembre 2024, Rwanda
- Diplôme professionnel en Microfinance (chargé de clientèle & Responsable d’agence), Septembre 2024,
- Gestion des ressources humaines à l’ère de l’intelligence artificielle, Septembre 2024, RDC
- Impacts environnementaux négatifs et pratiques agroécologiques, Octobre 2024, Togo
- Stratégies environnementales, Novembre 2024, Ethiopie