TDR – Étude de faisabilité pour la mise en place d’une entité de prestation de services au sein du Réseau MAIN

 

Termes de références 

Étude de faisabilité pour la mise en place d’une entité de prestation de services au sein du Réseau MAIN

 

Contexte général et justification

Le réseau MAIN (Microfinance African Institutions Network) est une Association internationale à but non lucratif créée en 1995 à Abidjan par l’initiative de plusieurs institutions possédant une longue expérience dans la microfinance et/ou la promotion des micro-entreprises en Afrique. 

 

Au 31 Décembre 2023, le MAIN compte 133 membres dans 26 pays d’Afrique et d’Europe. Le MAIN regroupe en son sein des Institutions de Microfinance (IMF), des réseaux nationaux, des ONG travaillant dans la microfinance, des coopératives, des banques, et des organismes « ressources » (universités, investisseurs sociaux). 

 

Le réseau MAIN a pour mission de contribuer au renforcement des capacités des institutions de financement de proximité par la mise en place d’un programme Africain de promotion et de consolidation de la finance inclusive dans un processus de développement économique, social et environnemental du continent. Le réseau MAIN inscrit sa mission au cœur d’une volonté de promotion de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) sur le continent africain. (Plus d’info sur le MAIN consulter www.mainnetwork.org )

Le modèle économique du MAIN reste à questionner tout en n’étant pas aussi fragile que par le passé. Le MAIN se consolide d’une année à une autre par le renforcement de ses fonds propres. De façon générale, comme tout réseau inter-associatif, le réseau MAIN est dépendant de subventions extérieures qu’elles soient privées ou publiques. Les financeurs privés ou publics en capacité ou ayant la volonté de soutenir des réseaux comme le MAIN sont peu nombreux. Il est important de rappeler qu’au cours des 20 dernières années, les principaux réseaux africains de microfinance qui revendiquaient des agendas de formation et de renforcement des capacités de ses membres ont tous disparus suite à l’arrêt du financement de leur partenaire financier historique (on peut citer par exemple AFMIN, AMAF, INAFI, CAPAF, etc.). Le MAIN ayant « absorbé » en 2017 le dernier réseau africain encore en activité, AMT, et soutenu jusqu’à cette date par ADA et le MAEE du Luxembourg. Le MAIN a fait preuve de résilience au cours des dernières années malgré les différentes crises. Ce qui justifie encore son existence jusqu’à ce jour. 

La dépendance aux subventions extérieures sert à développer des services de formations sponsorisés aux membres qui n’ont pas la capacité de financer toutes leurs formations sur leurs moyens propres, ce qui est le cas de nombreux membres du MAIN de taille petite ou moyenne. Le MAIN a pris conscience de cette dépendance et des actions sont menées pour réduire d’une année à une autre cette dépendance. Mais les différentes actions n’amèneraient pas le MAIN à une autonomie totale. L’autonomie entière du réseau induirait soit le changement de statut et de forme juridique soit la création d’une entité complémentaire à vocation plus économique. 

 

Le MAIN a promu jusqu’à présent un fonctionnement relativement « horizontal » où chaque membre a pu trouver sa place, proposer ses idées, agir concrètement, dans un cadre collectif et bienveillant. Depuis plus de 3 ans le MAIN a réaffirmé également son objectif de promouvoir les transitions et les ruptures nécessaires pour un monde plus juste socialement en améliorant les outils d’inclusion financière et plus soutenable écologiquement en proposant une réflexion/action pour une transition écologique et sociale.

Une première action que cette étude va pouvoir permettre de mettre en œuvre consistera à identifier et mieux préciser les services du « package de base » accessibles aux membres grâce à leur cotisation annuelle, les services supplémentaires qui nécessiteront une contribution complémentaire à l’adhésion annuelle pour en bénéficier, et les services payants pour les non membres. 

Il faudra que la création d’un nouvel outil au service des membres s’inscrive pleinement dans le cadre du projet initialement porté par l’association. Ce nouvel outil doit venir également répondre à des défis identifiés progressivement sur la pérennité et la solidité du modèle économique. L’enjeu est donc alors principalement de garantir statutairement : une gouvernance démocratique au service de ses membres et une gestion partagée des moyens financiers et humains de cette nouvelle entité dans une visée commune sur le long terme.

Dès lors, il est nécessaire, pour le Réseau MAIN, de se diversifier et de voir au-delà des leviers de financement traditionnels que sont les cotisations, les dons ou les événements.

Il est donc nécessaire pour le MAIN de trouver les sources et tous les leviers de financement qu’une association peut activer afin de récolter plus de moyens financiers  et ainsi garantir sa stabilité financière, dans un  contexte de rareté des ressources.

 

C’est dans cette optique qu’il se propose de lancer cette étude de faisabilité pour la mise en place d’une entité de prestation de services en son sein.

 

I. Objectifs de la mission

Cette mission vise à faire une étude de marché sur les besoins potentiels et l’offre à valeur ajoutée du MAIN aux acteurs de la finance inclusive et d’évaluer l’opportunité et la faisabilité de la mise en place d’une entité de prestation de services au sein du MAIN.

 

Visant une cible spécifique (membres et non membres du MAIN), et lancée dans un contexte particulier de recherche d’autonomisation financière du Réseau MAIN, l’objectif de cette étude est d’évaluer la faisabilité technique, fonctionnelle, opérationnelle et financière de ce projet en tenant compte des différentes contraintes et risques du marché.

 

Résultats attendus 

Spécifiquement, il s’agit de :

  • Faire un état des lieux des services actuels du réseau MAIN à ses membres et non membres ;
  • Interviewer quelques membres du MAIN
  • Analyser les contraintes au développement de services payants à destination des institutions membres du réseau ;
  • Etudier et évaluer l’opportunité de prestations de services spécifiques et payants ;
  • Faire une cartographie de potentiels services payants à forte valeur ajoutée que le MAIN peut proposer plus globalement aux acteurs de l’inclusion financière du continent africain ;
  • Réaliser une étude de marché sur les besoins potentiels et l’offre à valeur ajoutée du MAIN aux acteurs de la finance inclusive ;
  • Analyser les lois et règlements en vigueur par rapport à l’opérationnalisation de la mise en place d’une entité de prestation de services au sein d’une institution régie par la Loi associative de la République Togolaise (emprunté à la loi française du 1er Juillet 1901).
  • Proposer un statut juridique pour la nouvelle entité à créer ;
  • Elaborer un plan d’affaires pour la nouvelle structure ;

II- Méthodologie de la mission

La mission s’effectuera sous la supervision de la Direction Exécutive du MAIN à toutes les étapes du processus. 

L’offre technique à soumettre dans le cadre de cette mission doit présenter une démarche méthodologique claire retenue par les Consultants. 

Une étude de faisabilité fondée sur une approche complète et bien structurée doit couvrir tous les aspects d’ordre organisationnel, de gouvernances, financières et environnementales pour éviter d’éventuelles erreurs et risques.

Les consultants procèderont d’abord à une étude des besoins spécifiques couverts ou non couverts des acteurs de l’inclusion financière par l’offre existante. Pour cela, ils se fonderont prioritairement sur des documents existants et des entretiens avec des acteurs institutionnels ou opérationnels. 

Les Consultants étudieront également les aspects suivants, dans la perspective d’un projet de développement de services financiers et non financiers payants :

  • Limites/contraintes et opportunités qu’offre la réglementation tant du secteur associatif que commercial, coopératif que financier. Les consultants devront mettre l’accent sur tout aspect pouvant influencer l’utilisation par les membres du réseau et non membres des services spécifiques et payants du MAIN ;
  • Les besoins des institutions membres et non membres du réseau MAIN en matière d’Assistances Techniques ;
  • L’analyse d’expériences similaires dans le secteur de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) en zone UEMOA ou à l’international ;
  • Les opportunités et contraintes dans la digitalisation des institutions de microfinance en Afrique ; 
  • Les différentes opportunités qu’offre le secteur de la finance inclusive et défis liés à la Transition Ecologique et Sociale dans les institutions de microfinance ;
  • Aperçu des organisations internationales présentes dans les pays et leur implication dans le développement du secteur de la finance inclusive.

 

Les consultants donneront un aperçu des principales opportunités et défis pour le développement de services payants pour les membres, de même qu’une liste de recommandations d’actions à mener par le MAIN à différents niveaux (règlementaire, étude de marché, support aux acteurs, éducation financière, assistance technique, subvention, etc.).

Livrables attendus

  • Un document sur l’étude de marché
  • Un document complet sur l’étude de faisabilité d’une entité de prestation de services avec proposition de statut juridique
  • Un plan d’affaires de cette nouvelle entité 

NB: La validation de chaque activité se fera par étape. 

 

III. Organisation et calendrier

 

Qualités requises

Le mandat sera confié à un Bureau de Consultants (les consortiums sont possibles) constitué d’une équipe pluridisciplinaire.  

Il doit aligner une équipe de spécialistes, de niveau Bac+5 (minimum), disposant de bonnes expériences et connaissances en matière de :

  • Systèmes et réseaux de formation professionnelle actifs en Afrique et à l’international
  •  systèmes financiers, d’accessibilité financière et de microfinance dans les économies en développement, notamment en Afrique, d’une solide connaissance dans le fonctionnement des réseaux d’institutions de microfinance comprenant :

Un Chef de Mission qui doit avoir :

  • Une expérience professionnelle de plus de 10 ans dont au-moins 5 ans dans le développement et dans l’accompagnement des ONG ;
  • Une connaissance panafricaine du secteur de la microfinance en Afrique
  • Une bonne connaissance des problématiques des réseaux 
  • Disposant de solides connaissances et expériences dans le domaine de la réglementation des SFD, dans l’évaluation ainsi que de la planification des projets de développement ;
  • Disposant de solides connaissances et expériences dans la mise en place de services payants (formation, assistance technique, etc…) aux profits des membres d’une Association ;
  • Bonne connaissance de la modélisation financière ;
  • Bonne capacité d’analyse ;
  • Bonne aptitude rédactionnelle ;
  • Maîtrise de la langue française, la connaissance de l’anglais serait un atout 
  • Conduite de missions similaires. 

Il assure la qualité des produits livrables et est responsable vis-à-vis du Réseau MAIN.

Un spécialiste en finance inclusive qui doit avoir :

  • Une expérience professionnelle de 10 ans minimum dont au-moins 7 ans dans le secteur de la microfinance ;
  • Un minimum de cinq années d’expérience dans la consultation et dans les assistances techniques ;
  • Solides expériences dans le diagnostic sectoriel ;
  • Une expérience d’au-moins trois ans en évaluation des projets et programmes de développement, et structures privées ;
  • Une bonne capacité d’analyse et de travail en équipe ;
  • Une bonne maîtrise de la langue française orale et écrite.   

Déroulement de la mission

L’équipe mise en place par le Bureau de Consultants effectuera l’ensemble des travaux au Togo.

Calendrier

Le Bureau de consultants inclura dans son offre un planning des activités et des livrables. Les propositions doivent être soumises au plus tard à l’adresse, la date et à l’heure suivantes :

au plus tard le 22 Août  2024 à 17h (heure locale de Togo)

Le démarrage des prestations est prévu pour le mois de septembre 2024  avec une première restitution en Novembre. 

Forme des propositions attendues et évaluation des offres

La proposition attendue comprend les parties suivantes :

  • Compréhension et analyse critique des termes de référence ;
  • Méthodologie proposée ;
  • Activités et calendrier d’intervention ;
  • Equipe proposée pour réaliser la prestation ;
  • Budget détaillé de la prestation ;
  • Présentation du bureau d’études  de ses capacités et son expérience pour réaliser la prestation ;
  • Annexe avec les CV du personnel proposé ;
  • Copie des différentes attestations de services.

La proposition, sans les annexes, ne devra pas dépasser 15 pages.

Les propositions feront l’objet d’une évaluation selon les critères suivants : 

CRITERES

NOTATION MAXIMALE

  1. Compréhension et analyse critique des termes de référence

10

  1. Qualité de la proposition technique et méthodologie proposée

30

  1. Références du Cabinet de consultants soumissionnaire et qualification du personnel clef sur la base des CV

50

  1. Activités et calendrier d’intervention

10