Enquête du MAIN sur le COVID-19
Durant le mois d’avril, le MAIN a adressé à ses institutions membres un questionnaire d’enquête sur les conséquences du COVID-19 sur leurs activités. Des réponses ont été collectées en nombre suffisant pour qu’un échantillon représentatif fasse remonter les difficultés suivantes :
- Diminution des dépôts et augmentation des retraits
- Difficultés de recouvrement des crédits en cours
- Important manque de liquidité
- Difficulté à se déplacer à travers les territoires nationaux
- Coûts et logistique d’application des mesures barrières
Les données ainsi recueillies ont été exploitées et utilisées pour la conception d’un programme d’urgence d’assistance contre les conséquences du COVID-19. Le MAIN a donc proposé aux institutions les plus touchées des assistances techniques en matière de :
- Stress-test avec l’outil Microvision
- Révision des plans stratégiques
- Conception de Plan de Continuité des Activités (PCA).
Le réseau a également pris part à l’engagement et aux principes clés pour protéger les IMF et leurs clients dans la crise du COVID-19. Ces principes issus d’investisseurs et d’acteurs clés du secteur précisent les conditions de renégociation des dettes des IMF en cette période de crise.
UEMOA : Situation de la microfinance au 31 décembre 2019
La BCEAO a publié au mois de mai les chiffres du secteur de la finance inclusive pour le quatrième trimestre 2019. Sans encore refléter le contexte de pandémie de COVID-19, le rapport indique que l’UEMOA comptait 508 institutions de microfinance agrémentées au 31 décembre 2019 et servait plus de 14,5 millions de clients à travers 7 905 points de service. L’encours de crédit des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) de l’Union s’élevait à 1 555,6 milliards de FCFA, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente. L’encours d’épargne quant à lui s’élevait à 1.473,7 milliards, soit une baisse de 18,5%. Enfin, le taux brut de dégradation du portefeuille moyen des SFD de l’Union était de 6,1%, contre 7,1% fin 2018.
Pénurie de liquidités : Combien de temps les IMF pourront-elles tenir ?
En cette période de crise, tous les acteurs du secteur de l’inclusion financière sont préoccupés par la pénurie de liquidités causée par les retraits sur dépôts, les coûts d’exploitation et les créances arrivant à échéance, ce dernier facteur était le plus inquiétant. À partir des données retenues, il s’avèrerait que 46% des IMF n’auraient aucun problème à couvrir un an d’opérations normales, tandis que 35 % seraient en mesure d’assumer au moins six mois de fonctionnement. Les situations les plus fragiles, avec des réserves couvrant au maximum deux mois de fonctionnement, concernent 19 % des institutions dans le monde.
Baisse des envois de fonds nationaux en Afrique : Quelles conséquences pour les ménages pauvres ?
Les sommes envoyées en Afrique par sa diaspora ont été multipliées par dix en vingt ans, passant de 4,8 milliards de dollars en 2000 à 48 milliards en 2018. De 21,6 millions en 2000, le nombre de migrants en provenance d’Afrique a bondi à 36,3 millions en 2017.
Au Nigéria, les remises migratoires s’élevaient à 25 milliards de dollars en 2018, soit près de quatre fois plus que les investissements étrangers directs et l’aide publique au développement réunis. Au Lesotho, ils représentaient 16 % du PIB. Mais ces chiffres devraient changer. La dernière note sur les migrations et le développement de la Banque mondiale conclut que les transferts d’argent internationaux vers l’Afrique saharienne baisseront de 23 % en 2020 à la suite de la pandémie de COVID-19, ce qui a d’importantes conséquences pour les principaux pays destinataires de ces fonds dans la région.
source: https://blogs.worldbank.org/fr/africacan/covid-19-et-baisse-des-envois-de-fonds-nationaux-en-afrique