RETOUR DES FORMATIONS EN RDC SUR LA GRH A L’ERE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
De septembre à octobre 2024, le MAIN, en collaboration avec l’APROCEC et l’ANIMF, a organisé une série de formations de trois jours dans trois villes (Kinshasa, Goma & Bukavu) de la République Démocratique du Congo (RDC) sur le thème : « la Gestion des Ressources Humaines à l’ère de l’intelligence artificielle ». La formation avait pour objectif d’apporter des connaissances sur la structuration de la G.R.H (Gestion des Ressources Humaines), comme domaine d’activité et fonction à part entière dans les IMF, et d’en dégager les enjeux à l’ère de l’Intelligence Artificielle (I.A).
Au cours des différentes sessions, les participants ont été initiés aux outils, méthodes et techniques de la gestion des ressources humaines d’avant et à l’ère de l’intelligence artificielle pertinents pour la GRH, aux bonnes pratiques pour gérer la transition numérique, et aux compétences nécessaires pour accompagner leurs équipes des IMF face aux changements
Cette initiative a offert aux acteurs de la microfinance de la RDC l’opportunité de renforcer leurs compétences en gestion des ressources humaines.
La première session a eu lieu à Kinshasa du 25- 27 septembre 2024 et a réuni 31 participants issus de 24 institutions de microfinance.
La deuxième session a eu lieu à Goma du 23 au 25 Octobre 2024 et a réuni 24 participants venus de 16 institutions.
La troisième session a eu lieu à Bukavu du 28 au 30 Octobre 2024 et a réuni 15 participants venus de 6 institutions.
Que ce soit à Kinshasa ou à Goma ou à Bukavu les participants ont eu des échanges très riches et sont repartis très satisfaits de cette formation.
La diversité des participants a été une occasion unique de partage intense d’expériences entre praticiens.
Durant les trois jours de formation, différentes thématiques relatives à la GRH ont été abordées. La formation a tourné autour de trois grands axes à savoir : Comprendre la gestion des ressources humaines (Définition, Acteurs et Activités), leadership et management du changement, les enjeux et défis de la GRH à l’ère de l’intelligence artificielle. Des études de cas concrets ont permis aux participants de mieux comprendre les concepts thérioriques et comment les dits concepts peuvent être appliqués au sein de leur institution. D’une zone à une autre, chaque groupe apporte des idées nouvelles et des perspectives variées à la problématique.
A la fin de la formation, les participants ont souligné la qualité du contenu, l’engagement des formateurs et la pertinence des exemples donnés au cours de la session.
Le MAIN est heureux d’avoir permis à 70 professionnels de la RDC de renforcer leurs compétences sur les GRH.
Témoignage d’un participant à la formation
Je suis KAMBALE SIKULIVALERE Yoyo, le Chargé Administratif et Juridique de la Coopec Bonne Moisson de Goma, l’un des participants à Formation sur : « la Gestion des Ressources Humaines à l’ère de l’intelligence artificielle », organisée par le Réseau MAIN en collaboration avec l’APROCEC et l’AMNIF du 23 au 25 octobre 2024 à Goma.
De prime abord il sied de remercier sincèrement les organisateurs de la formation. La formation était trop intéressante en ce sens que la bonne gestion des ressources humaines repose sur la mise en place des outils clairs, la mise en place des manuels clairs de gestion des ressources humaines. Il faut bien planifier les ressources humaines, il faut bien gérer la carrière du personnel, il faut bien évaluer le personnel, il faut bien motiver le personnel, il faut bien organiser les entretiens et de bilans de compétence des employés, il faut avoir un bon management sur la gestion des ressources humaines. A notre niveau déjà pour le plan d’affaires 2025-2027, non seulement on a prévu la révision du manuel de gestion des ressources humaines existant, mais aussi la mise en place d’un certain nombre d’outils sur la gestion des ressources humaines surtout avec les logiciels de ressources humaines.
Et en termes de recommandations au réseau MAIN, il faudra que pour les formations futures que le réseau MAIN envisage une approche sur le suivi des formations déjà suivies pour se rassurer de la mise en application de ces formations organisées.
ECHO D’UN MEMBRE DU MAIN : MUTUELLE ASJD
Lancement de Talento, son nouveau service numérique
La Mutuelle d’Appui et de Soutien aux Jeunes pour le Développement (Mutuelle ASJD) du Togo a franchi une nouvelle étape dans le domaine des services financiers numériques. Le vendredi 13 septembre 2024, elle a officiellement lancé « Talento », une solution de Mobile money accessible via téléphone, sans besoin de connexion Internet. Ce nouveau service vise à faciliter l’accès des membres de la microfinance à une gamme étendue de prestations bancaires digitales.
Grâce à Talento, les clients peuvent désormais consulter leur solde, accéder à leurs relevés de compte, effectuer des dépôts et des retraits, rembourser des crédits, simuler de nouvelles demandes de prêts, suivre l’évolution de leurs crédits en cours et payer leurs factures, le tout via les plateformes de Flooz et TMoney.
Cette initiative de l’ASJD répond à un besoin croissant d’inclusion financière, en particulier dans les zones rurales et semi-urbaines où l’accès aux services bancaires traditionnels reste limité.
Le directeur général de la mutuelle ASJD a souligné que ce projet a débuté en 2022 et que des mesures ont été prises pour garantir la sécurité des transactions.
« Aucun agent de l’ASJD ne vous demandera d’envoyer de l’argent sur votre compte avant de bénéficier d’un service. C’est une mesure importante pour protéger nos clients des arnaques fréquentes dans le secteur du Mobile money », a-t-il précisé.
Le service Talento se distingue par sa simplicité d’utilisation et ses nombreux avantages. Il permet non seulement de réduire les frais de déplacement liés à la nécessité de se rendre physiquement aux guichets, mais aussi de gagner un temps précieux.
« Avec la mutuelle ASJD, votre compte est vraiment dans votre poche. Je vous invite à expérimenter ce service », a encouragé le directeur général, vantant l’accessibilité du système.
Un client de la mutuelle, M. Sonhaye, a témoigné des bénéfices de cette innovation : « Actuellement, si vous êtes malades de pauvreté et de souffrance, allez vers les microfinances. Et la microfinance que je connais le mieux, c’est la Mutuelle ASJD ». Il a exprimé sa satisfaction quant à la praticité et la simplicité du service, soulignant que Talento allège les procédures souvent fastidieuses des guichets bancaires traditionnels.
En plus des services de Mobile money, Talento propose une offre diversifiée comprenant le Mobile banking, le Web banking et le SMS banking. Cette pluralité de services permet à la mutuelle d’accompagner efficacement ses clients dans leur quotidien financier, tout en renforçant leur autonomie dans la gestion de leurs ressources.
Avec ce lancement, la Mutuelle ASJD réaffirme sa volonté de démocratiser l’accès aux services financiers au Togo, tout en renforçant la confiance des utilisateurs dans les solutions numériques pour répondre à leurs besoins.
Source: Mutuelle ASJD
POURQUOI LA FINANCE INCLUSIVE DOIT ETRE AU CŒUR DE LA REPONSE CLIMATIQUE
À l’approche d’une semaine importante, celle de l’Assemblée générale des Nations Unies, et de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), l’agenda climatique mondial est marqué par d’intenses discussions sur la question des financements. Toutefois, la question de savoir qui a accès à ces financements est quasiment absente du débat.
La nécessité de faire parvenir les financements à ceux qui sont les plus affectés par le changement climatique est pourtant largement admise. Elle est au cœur des discussions sur les pertes et préjudices, comme du discours prononcé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement. Il y a souligné qu’il était « honteux que les plus vulnérables […] luttent désespérément pour faire face à une crise climatique qu’ils n’ont pas contribué à créer » et affirmé que « le système financier mondial doit faire partie de la solution pour le climat ». Ce point a aussi été un élément clé des négociations lors des COP qui se sont succédé depuis la création du Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices, en 2013.
Le monde entier réclame haut et fort que davantage de fonds destinés à la lutte contre le changement climatique aident les pays à revenu faible et intermédiaire, qu’ils financent l’adaptation et qu’ils aillent directement à ceux qui en ont le plus besoin. Cependant, le monde est loin de la concrétisation de cette ambition. Si 4 800 milliards de dollars ont été consacrés à l’action climatique, 75 % de ce montant a été investi dans des pays à revenu élevé et on estime que moins de 10 % est parvenu aux échelons locaux.
La solution serait pourtant à notre portée. Dans un récent rapport du CGAP, nous démontrons que la finance inclusive peut être le moyen le plus efficace de distribuer les fonds climatiques au plus près des populations et de permettre une transition juste ainsi qu’une action climatique véritablement mondiale.
La finance inclusive peut être le moyen le plus efficace de distribuer les fonds climatiques au plus près des populations et de permettre une transition juste ainsi qu’une action climatique véritablement mondiale.
Les services financiers sont l’instrument essentiel de toute action climatique que quiconque souhaiterait entreprendre. Les produits d’épargne et de crédit permettent aux individus d’investir dans des technologies plus propres, d’adopter des pratiques plus durables et de construire des moyens de subsistance plus résilients. Les remises migratoires et les prestations versées par les pouvoirs publics sont indispensables pour aider les ménages à faire face aux chocs climatiques et à éviter des stratégies de survie néfastes. Les produits d’assurance améliorent la gestion des risques, débloquent des investissements dans les moyens de subsistance et aident les personnes touchées à reconstruire leur vie après une crise.
A contrario, sans accès à des services financiers, les personnes affectées par le changement climatique ne peuvent pas anticiper ou affronter les chocs et s’en relever, ni s’adapter pour renforcer leur résilience et améliorer leurs moyens de subsistance. Il est donc essentiel que ces services soient accessibles à tous ceux qui subissent les effets du climat, en particulier les personnes plus particulièrement vulnérables qui vivent dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Cette nécessité a été soulignée dans notre publication par le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, et par Sa Majesté la reine Máxima des Pays-Bas, mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le financement inclusif du développement. Ils ont ainsi déclaré que « la finance inclusive est un outil précieux et crucial pour faire en sorte que le financement de la lutte contre le changement climatique parvienne jusqu’aux plus vulnérables et leur donne les moyens d’agir […] et compte tenu de l’ampleur et de la fréquence croissantes des chocs climatiques, le moment est venu d’agir ensemble pour faire de la finance accessible à tous la pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique ».
La finance inclusive est un système mature, à faible risque et à fort impact, dont les bailleurs de fonds pour le climat devraient tirer parti. C’est déjà un écosystème bien établi, qui transfère efficacement et en toute sécurité des flux importants provenant d’investisseurs à impact, de fonds intermédiaires et d’institutions de financement du développement vers les populations défavorisées par l’intermédiaire d’établissements financiers rigoureusement réglementés. Les prestataires de services financiers inclusifs entretiennent des relations avec les communautés à faible revenu, ils ont une connaissance approfondie des besoins des clients et savent comment y répondre grâce à des solutions financières adaptées. Ils disposent également de contrôles internes solides pour éviter une mauvaise affectation ou une mauvaise utilisation des fonds et sont strictement supervisés par les régulateurs bancaires. Cela leur permet de répartir les capitaux de manière efficace et efficiente, là où ils sont le plus nécessaires.
Cela fait des dizaines d’années que ces prestataires inclusifs accomplissent cette mission à grande échelle. La révolution de l’argent mobile en est un exemple : en 2012, il y avait 30 millions d’utilisateurs actifs de l’argent mobile dans le monde, mais aujourd’hui ce sont 1,8 milliard de comptes qui brassent 1 400 milliards de dollars par an. Et la plupart de ces comptes sont détenus par des utilisateurs à bas revenu et hors du système bancaire.
En outre, comme en témoignent de nombreuses évaluations, les prestataires de la finance inclusive ont fait la preuve de leur capacité à servir efficacement les bas revenus et à produire des résultats positifs. En revanche, actuellement, le déblocage du financement climatique destiné aux pays à revenu faible et intermédiaire est compliqué, avec des montants de transaction importants et des processus de décaissement interminables. Ainsi, le taux de décaissement de l’aide au développement liée à l’adaptation n’est que de 59 %, contre 91 % pour l’aide publique au développement en général. Le Fonds vert pour le climat et d’autres bailleurs de fonds sont régulièrement critiqués pour la lourdeur de leurs processus, qui prennent souvent cinq ans ou plus avant que l’argent soit versé.
Les prestataires de services financiers inclusifs ont un rôle primordial à jouer dans l’élargissement de la base de l’action climatique à chacun des huit milliards d’habitants de la planète. Ils offrent la solution la plus efficace pour convertir de gros montants de financement climatique en petites sommes qui arrivent directement aux ménages démunis, avec une évaluation des risques supplémentaires relativement limitée et des délais d’exécution rapides.
Les prestataires de services financiers inclusifs ont un rôle primordial à jouer dans l’élargissement de la base de l’action climatique à chacun des huit milliards d’habitants de la planète. Ils offrent la solution la plus efficace pour convertir de gros montants de financement climatique en petites sommes qui arrivent directement aux ménages démunis.
Enfin, la finance inclusive peut aussi contribuer à réduire le déficit de financements climatiques à l’échelle mondiale. Elle a fait ses preuves en matière de mobilisation de capitaux privés pour le développement, en transformant en 30 ans seulement un secteur autrefois piloté par des ONG et axé sur des subventions pour en faire aujourd’hui une industrie commerciale de grande envergure. Le montant total des prêts accordés par des prestataires de finance inclusive dans le monde excède à présent 180 milliards de dollars par an.
Il est temps que la finance inclusive soit au premier plan de l’agenda climatique. Dans le cadre des négociations mondiales sur le financement du climat, la question de savoir comment atteindre les personnes les plus affectées et renforcer leurs capacités doit être au centre des préoccupations. La finance inclusive est un moyen puissant de garantir que l’action climatique peut bénéficier à chaque habitant de notre planète en proie au réchauffement du climat.